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Groupement d'Intérêt Scientifique
" Diatomées des Eaux Continentales "
Présentation et premières orientations

I - Présentation du Groupement d'Intérêt Scientifique (GIS) 

1. Origine du GIS "Diatomées des Eaux Continentales"

Le principe de la création d'un Groupement d'Intérêt Scientifique "Diatomées" a été évoqué pour la première fois en table ronde lors du 17e colloque de l'Association des Diatomistes de Langue Française (ADLaF) à Luxembourg en septembre 1998 (Prygiel et al., 1999). Les diatomées et les indices diatomiques, notamment l'Indice Biologique Diatomées ou IBD, prenant une place de plus en plus importante dans les réseaux de surveillance de la qualité des eaux en France, il est apparu indispensable et urgent de mieux structurer la communauté des diatomistes francophones, en créant un groupe d'experts scientifiques capables d'entretenir le dialogue entre gestionnaires et utilisateurs, et donc de constituer un groupe de réflexion. Cette proposition s'est concrétisée le 11 juin 1999 à Paris par la création d'un Groupement d'Intérêt Scientifique "Diatomées des Eaux Continentales" sous la forme d'une Association de type loi 1901 non déclarée. 

2. Buts poursuivis par le GIS

Le GIS "Diatomées des Eaux Continentales" vise essentiellement à promouvoir l'utilisation des diatomées benthiques et planctoniques dans les opérations de surveillance de la qualité des milieux aquatiques et à aider les gestionnaires et les utilisateurs à mettre en œuvre différentes techniques utilisant les diatomées. Parmi les principaux objectifs fixés par le GIS figurent :

- la mise en commun des connaissances actuelles sur les diatomées continentales,

- la recherche des mécanismes d'interactions entre les diatomées et le milieu aquatique (impact des activités humaines sur les peuplements diatomiques, rôle des bioindicateurs, etc.),

- la mise au point d'un stockage des données acquises en France (banque de lames et d'échantillons, regroupement d'inventaires taxonomiques),

- l'accompagnement d'enseignements sous forme de formations continues ou de mise à disposition de programmes et d'outils pédagogiques sur les diatomées des eaux continentales,

- la coordination d'activités spécifiques à l'évaluation de la qualité biologique des eaux douces (mise en œuvre d'une charte de qualité, indices diatomiques, projets d'intercalibration nationaux ou européens, outils d'accréditation des laboratoires, etc.),

- la promotion et la valorisation des diatomées (organisation de manifestations scientifiques, diffusion de documents, publication d'ouvrages spécialisés, etc.),

- la mise en chantier de projets appliqués et plus fondamentaux réunissant différents diatomistes de l'ADLaF sur des sujets précis communs (recherche, applications directes, création de site internet, etc.).

3. Composition et fonctionnement du GIS

Le GIS "Diatomées des Eaux Continentales" est composé de neuf membres. Ces neuf membres possèdent une solide formation scientifique en algologie, en particulier dans le domaine des diatomées du périphyton et du phytoplancton. Différentes compétences sont ainsi regroupées au sein du GIS depuis la taxinomie et la nomenclature jusqu'à la bioindication et l'écologie des Bacillariophycées des eaux continentales. Le GIS s'intéresse essentiellement aux diatomées des cours d'eau et des plans d'eau de France. Ses représentants proviennent de diverses régions de France mais aussi de Belgique et du Luxembourg afin de disposer d'experts dans la majorité des grands bassins hydrographiques français depuis les plaines du Nord et de l'Est aux zones montagnardes sans oublier le pourtour méditerranéen.

A sa création, un des premiers souhaits du GIS a été de réunir neufs experts scientifiques en diatomées des eaux douces issus du monde de la recherche fondamentale et appliquée, d'organismes gestionnaires et de bureaux d'études. Cette diversité de fonctions des experts-diatomistes du GIS est indispensable dans la mesure où le GIS souhaite aborder des aspects très opérationnels, telle que l'utilisation d'indices diatomiques au niveau national impliquant la mise au point d'une charte de qualité. Le GIS devait donc absolument être polyvalent pour pouvoir prendre en compte les points de vue des différents partenaires pour que les recommandations et propositions soient réalistes, c.-à-d. applicables et acceptables pour l'ensemble des partenaires impliqués en France.

Le GIS "Diatomées des Eaux Continentales" fonctionne comme une association avec un Président, un Vice-Président et un Secrétaire, élus pour 3 ans. Les membres du GIS travaillent toute l'année par échange d'information sur les différents projets mis en route et ils se réunissent tous au minimum une fois par an, si possible lors du colloque annuel de l'Association des Diatomistes de Langue Française avec laquelle le GIS entretient des liens étroits et collabore activement. La composition du GIS est la suivante :

Président : Jean Prygiel (Agence de l'Eau Artois-Picardie, 200 rue Marceline, F-59508 Douai Cedex , France, Tél. : 33 3 27 99 90 21, Fax : 33 3 27 99 90 15, E-mail : j.prygiel@eau-artois-picardie.fr).

Vice-Présidente : Arlette Cazaubon (Laboratoire d'Ecologie des Eaux Continentales Méditerranéennes, Faculté des Sciences et Techniques (case 331), Université Aix-Marseille III, Avenue de l'Escadrille Normandie-Niemen, F-13397 Marseille Cedex 20, France, Tél. : 33 4 91 28 84 31, Fax : 33 4 91 28 80 30, E-mail : arlette.cazaubon@vmesa12.u-3mrs.fr).

Secrétaire : Luc Ector (Cellule de Recherche en Environnement et Biotechnologies (CREBS), Centre de Recherche Public - Gabriel Lippmann, 162a avenue de la Faïencerie, L-1511 Luxembourg, Grand-Duché de Luxembourg, Tél. : 352 47 02 61 402, Fax : 352 47 02 61 449, E-mail : ector@crpgl.lu).

Autres membres du GIS :

Pierre Compère (Jardin Botanique National, Département des Bryophytes et des Thallophytes, Domaine de Bouchout, B-1860 Meise, Belgique, Tél. : 32 2 269 39 05, Fax : 32 2 270 15 67, E-mail : P.Compere@BR.fgov.be)

Michel Coste (Cemagref, Groupement de Bordeaux, Division Qualité des Eaux-Algologie, 50 avenue de Verdun, F-33610 Cestas, France, Tél. : 33 5 57 89 08 50, Fax : 33 5 57 89 08 11, E-mail : michel.coste@cemagref.fr)

Jean-Claude Druart (INRA, Station d'Hydrobiologie Lacustre, 75 avenue de Corzent, BP 511, F-74203 Thonon-les-Bains, France, Tél. : 33 4 50 26 78 15, Fax : 33 4 50 26 07 60, E-mail : druart@thonon.inra.fr)

René Le Cohu (CESAC, Université Paul Sabatier, Laboratoire d'Hydrobiologie, 118 route de Narbonne, bât IVR3, F-31062 Toulouse Cedex, France, Tél. : 33 5 61 55 67 27, Fax : 33 5 61 55 60 96, E-mail : Le Cohu" <galy@cict.fr> )

Maria Leitao (Société BI-EAU, 14 rue Volney, F-49000 Angers, France, Tél. : 33 2 41 88 52 88, Fax : 33 2 41 86 96 44, E-mail : bieau@unimedia.fr)

Henri Vidal (Conseil Général, Direction de l'Aménagement du Territoire Départemental et de l'Environnement, BP 3007, F-06201 Nice, France, Tél. : 33 4 93 18 68 32 Fax : 33 4 93 18 60 45, E-mail : hvidal@cg06.fr).


II - Principales actions en cours

Plusieurs actions d'importance majeure, engagées parfois avant la création du GIS, sont en partie à l'origine de sa création en 1999.

1. Normalisation de l'Indice Biologique Diatomées

Une procédure de normalisation AFNOR de l'Indice Biologique Diatomées (IBD) a été engagée dès le début de l'année 1998. Une partie des membres du GIS, initiateurs du projet IBD (Michel Coste, Jean Prygiel), ont participé dès l'origine à sa rédaction. Depuis sa création en juin 1999, les membres du GIS ainsi que des experts associés ont été pleinement impliqués dans le processus de rédaction puis de validation du projet de norme IBD qui s'est achevé fin 1999. La norme homologuée devrait être publiée au cours du premier semestre 2000 par l'Association Française de Normalisation (AFNOR). Cette norme pourra être révisée d'ici trois ans pour tenir compte des nouvelles connaissances sur les diatomées des cours d'eau de France ainsi que des résultats de l'application de la norme IBD sur l'ensemble du territoire français mais aussi en Europe. Le GIS se propose de collecter dès à présent l'ensemble des informations susceptibles d'améliorer à terme les performances de l'indice national IBD et de permettre son application à d'autres états membres, en particulier : difficultés taxinomiques, incohérences des réponses biologiques vis-à-vis de la chimie des eaux, problèmes d'échantillonnage, imperfections dans les profils écologiques des taxons appariés, possibilité d'intégration de nouveaux taxons, etc.

Ce dossier du GIS est coordonné par Jean Prygiel avec la collaboration de Michel Coste et de Luc Ector ainsi que des diatomistes de l'ADLaF désireux d'y participer activement.

2. Rédaction d'une charte de qualité "indices diatomiques"

La mise au point d'une charte de qualité pour l'application des indices diatomiques (IBD) en France a été une des premières préoccupations du GIS. Une telle charte est indispensable à la fois pour garantir des résultats fiables et donc exploitables par les demandeurs et les gestionnaires mais aussi pour permettre aux organismes qui le souhaitent d'acquérir l'accréditation par le Comité Français d'Accréditation (COFRAC). Un document relatif au domaine d'application des méthodes hydrobiologiques et aux exigences spécifiques des méthodes retenues est en cours d'élaboration. A terme, ces documents constitueront avec les normes et les guides techniques correspondants les références sur lesquelles s'appuieront les experts pour les procédures d'accréditation. En France, parmi les bioindicateurs figurant dans le volet biologie du Système d'Evaluation de la Qualité des cours d'eau (SEQ bio), les macroinvertébrés benthiques - IBGN (AFNOR, 1992), les diatomées benthiques - IBD (AFNOR, 2000), les oligochètes - IOBS (Lafont, 1989) et les macrophytes aquatiques (Haury et al., 1996) font l'objet d'un projet visant à accréditer des laboratoires.

Jean Prygiel en tant que gestionnaire de l'Agence de l'Eau Artois-Picardie et en tant que Président du GIS, Alain Rumeau du Conseil Supérieur de la Pêche et Marie-Ange Honoré de l'Institut Pasteur de Lille participent à ces travaux sur la charte de qualité en collaboration avec les autres membres du GIS. 

3. Intercalibration de l'Indice Biologique Diatomées

Un exercice d'intercalibration portant sur la mise en œuvre de l'IBD a été engagé en septembre 1999 sur la rivière Loup dans les Alpes Maritimes au cours du 18e colloque de l'ADLaF (Prygiel et al., 2000). Cet exercice porte sur les phases d'échantillonnage, de préparation des diatomées, d'inventaire et de calcul indiciel. Il vise à estimer la part de la variabilité de l'indice due aux différentes phases conduisant au calcul de l'IBD ainsi que de la variabilité due à l'opérateur. Une trentaine de diatomistes de l'ADLaF se sont engagés à participer à cet exercice d'intercalibration dont les résultats sont attendus pour la fin mars 2000 au plus tard en vue d'une première synthèse présentée au symposium " Use of Algae for Monitoring Rivers IV " (Durham, Angleterre, juillet 2000) et d'une restitution lors du 19e colloque de l'ADLaF (Robertville, Belgique, septembre 2000).

Cette intercalibration a été organisée et dirigée par Jean Prygiel, Henri Vidal et Luc Ector.

4. Banque nationale française de données sur les diatomées benthiques

Cette banque de données sur les diatomées benthiques des cours d'eau de France vise essentiellement deux buts :

L'IBD fait maintenant partie intégrante du volet biologique du Système d'Evaluation de la Qualité des cours d'eau et sera appliqué sur l'ensemble du Réseau National de Bassin (RNB) à partir de 2000. Les résultats de l'application de l'IBD sur le RNB ont vocation à être centralisés par le Réseau National des Données sur l'Eau (RNDE) pour la production de produits nationaux (cartes de qualité biologique par exemple). Cette centralisation des données sous-entend des règles de codifications strictes et l'utilisation d'un format d'échange conforme à celui du Service d'Administration National des Données Relatives à l'Eau (SANDRE). RNDE et SANDRE ont été contactés par le Président du GIS et un projet sera lancé en l'an 2000. Plusieurs types de données et d'informations sont susceptibles d'être centralisées parmi lesquelles le matériel brut (échantillons bruts formolés et/ou traités), les préparations permanentes de diatomées, les listes de taxons accompagnés de leur abondance (inventaires) et les résultats d'exploitation des inventaires (notes des indices). Le RNDE pourrait gérer la base des notes indicielles voire des inventaires au niveau national. L'Agence de l'Eau Artois-Picardie pourra gérer dès l'an 2000 la banque nationale de préparations permanentes de diatomées (lames) et le matériel brut (piluliers) et même les inventaires si cela s'avérait trop difficile à mettre en oeuvre par le RNDE. Le GIS réfléchit actuellement aux modalités de stockage de ces données qui doivent concilier l'infrastructure disponible à l'Agence de l'Eau Artois-Picardie, les exigences du RNDE, les pratiques des diatomistes ainsi que les problèmes de confidentialité : formats d'échange compatibles avec le programme OMNIDIA de calcul des indices diatomiques, modalités d'annotation des lames de diatomées au niveau national, accès aux différents types de données et exploitation ou non de ces dernières, etc.

Ce dossier est suivi par Jean Prygiel et par Michel Coste pour la France en collaboration étroite avec Luc Ector du Grand-Duché de Luxembourg dans un souci d'uniformisation des procédures avec les pays européens limitrophes.

5. Formations à la taxinomie et à la mise en œuvre de l'IBD

La mise en œuvre de l'Indice Biologique Diatomées dans les réseaux de surveillance de la qualité des eaux a conduit à proposer des stages de formation à la systématique des diatomées et à l'utilisation de l'IBD. Des programmes de formation s'adressant à différents types de public (gestionnaires, bureaux d'études, utilisateurs des Directions Régionales de l'Environnement,…) ont déjà été mis en place et d'autres projets complémentaires sont en cours de réalisation et d'élaboration dès le premier semestre 2000. L'objectif est que les formations qui sont proposées soient homogènes non pas dans leur contenu qui doit pouvoir répondre à une demande ciblée, mais dans la démarche adoptée (consensus sur les pratiques d'échantillonnage, sur la systématique adoptée, sur les différentes étapes conduisant au calcul de l'IBD, etc.).

Divers membres du GIS "Diatomées des Eaux continentales" (Cazaubon, Coste, Druart, Ector, Le Cohu, Leitao,...) proposent régulièrement des stages sur la taxinomie des algues notamment pour la formation à la systématique des diatomées benthiques des cours d'eau de France dans le cadre de l'IBD.

 
REFERENCES

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